Annabelle Jouot est une artiste textile basée à Paris.
Elle travaille à partir de la laine, avec un panel d'outils qu'elle souhaite rudimentaires : une grande aiguille plate en bois, une autre métallique, quelques navettes et un large peigne.
L'artiste pratique la technique ancestrale du Kilim, et crée des œuvres minimalistes qui nous parlent du temps et de son élasticité. Les resserrements et étirements dévoilent l’abstraction du temps. Temps rétréci, temps infini.
Une œuvre tissée est aussi une œuvre qui utilise la physique. Annabelle Jouot travaille à partir des tensions et des relâchements de la matière : élargissements, rétrécissements, résistances,…
Chacune de ses œuvres est une invention technique, une exploration de la matière et une ode à l'imperfection chère à l'artiste.
A travers ces œuvres tissées, Annabelle Jouot crée de véritables cosmogonies et nous dévoile petit à petit une cartographie de sa mythologie personnelle.
La lenteur du processus de fabrication de l’œuvre lui permet une réflexion permanente, comme une pensée en aller / retour. Nous pouvons voir le chemin emprunté et le chemin parcouru, le temps y est visible, le temps y est lisible. 
Annabelle Jouot travaille à terrain découvert, sans artifice, ce qui donne à ses œuvres un sentiment de profonde vérité. 
Chez l'artiste, cette exploration de la matière devient une exploration de nous-même et de notre rapport au temps.
"Explications du Vide", « Les Cocons abritent nos possibilités », « Géométries Spontanées », « Topographies des Cocons ». Les titres des œuvres d’Annabelle Jouot convoquent cette quête de l’esprit et de l’espace.
Tout part de la trame sur laquelle l'œuvre est créée, Cette trame, comme le squelette de l'œuvre, ne disparaît pas et reste visible. Le mot « trame » vient du latin trama, contraction de trans (au-delà) et de meare (« couler, se glisser »). Littéralement, trame signifie « glisser au-delà » et c'est bien de cela dont il est question dans les œuvres minimalistes et brutes d’Annabelle Jouot.